1865 -
Incendie
Thèmes: Eau;
Source: Gazette jurassienne 28.09.1865
Movelier. (Corresp.) Lundi , entre I et 2 heures de l'après-midi, le tocsin se faisait entendre dans le village. Le feu venait de prendre dans une maison située à proximité de l'église.
Favorisé par une forte bise, et encore plus par la circonstance que les maisons environnantes étaient pour la plupart couvertes en bardeaux , le feu se propagea avec une rapidité effrayante, et en quelques minutes tout le quartier fut en flammes. L'eau manquait dans le village; il n'y avait que quelques citernes, et, les travailleurs accourus des localités voisines, durent se borner à préserver du fléau destructeur les habitations voisines dont la ruine eût entraîné celle de la plus grande partie du village. Grâce à leur activité, vers 4 heures on était maître du feu.
Au premier son de la cloche d'alarme, les habitants qui se trouvaient dans les champs sont accourus en toute hâte pour préserver au moins le mobilier; mais vains efforts! ils sont arrivés trop tard. Le bétail seul a pu être sauvé, encore une vache, un veau et deux porcs sont dit-on, restés dans les flammes.
La malveillante est étrangère à ce sinistre; 10 à 12 maisons, parmi lesquelles la maison curiale, sont réduites en cendres; 14 ménages au moins sont sans abri et sans provisions. Plusieurs des incendiés qui, au moment du sinistre, se trouvaient dans les champs, n'ont plus pour tout avoir que les habits qu'ils portaient. On doit d'autant plus les plaindre que le malheur les a frappés dans une saison où toutes les récoltes, fruit des labeurs de toute une année, venaient de se terminer.
Espérons que nos compatriotes jurassiens, qui toujours ont su compatir aux malheurs d'autrui , s'empresseront d'amoindrir les souffrances de leurs concitoyens dans la détresse et le malheur!